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Charlot Rentre Tard (One A.M.)

Big mutual 0002
Year :
1916
Cast :
Charles Chaplin, Albert Austin
Production :
Mutual
Description :
*Charlot rentre tard*, le quatrième film de Chaplin pour la Mutual, est un morceau de bravoure, un impressionnant numéro en solo (à part la brève apparition d’Albert Austin en chauffeur de taxi). Le film est un véritable tour de force de pantomime et de créativité comique dans un décor unique, mais aussi une expérience brillante que Chaplin ne répétera jamais. Il aurait d’ailleurs dit, « Encore un film comme celui-là, et c’est goodbye Charlie. » L’action du film tourne autour d’un gentleman qui rentre ivre chez lui au milieu de la nuit et essaie de regagner son lit au premier étage. La séquence du lit anticipe l’utilisation par Buster Keaton d’éléments de décor mécaniques amovibles – comme le yacht de *The Boat* (1921), le bateau de *The Navigator* (1924) ou la locomotive du train dans *The General* (1926) – ainsi que le plaidoyer de Chaplin sur l’homme prisonnier d’un monde de machines dans *Les Temps modernes* (1936). Le chef décorateur « Scotty » Cleethorpe a conçu ce décor splendide et surréel, et le directeur technique Ed Brewer a mis au point le lit pliant dont Chaplin tire une scène de combat mémorable. Le film est une remarquable réussite, mais également un témoignage inappréciable du personnage d’ivrogne qui avait fait la gloire de Chaplin au début de sa carrière, notamment dans le sketch de Fred Karno, *Mumming Birds*. Il avait d’ailleurs décrit ce qui, à ses yeux, faisait rire chez ce genre de personnage d’ivrogne, dans un article intitulé « Ce qui fait rire les gens », publié dans « American Magazine » en 1918 : *« Plus drôle encore que l’homme qui a été ridiculisé… est l’homme qui, ayant été victime d’une situation fâcheuse et humiliante, refuse d’admettre que quoi que ce soit d’inhabituel s’est passé, et tente à tout prix de conserver sa dignité. Le meilleur exemple est peut-être cet homme totalement ivre qui, malgré sa langue chargée et sa démarche titubante, tente de vous convaincre avec élégance qu’il est absolument sobre.* *Il est beaucoup plus drôle que l’homme qui, absolument hilaire, est franchement saoul, et se fiche que les autres s’en rendent compte. A la scène, les personnages ayant abusé d’alcool sont souvent ‘légèrement pompette’, et tentent de garder leur dignité parce que tous les propriétaires de théâtre savent que cette quête de dignité est drôle. »* Texte écrit par Jeffrey Vance, adapté du livre Chaplin: Genius of the Cinema (New York, 2003) © 2009 Roy Export SAS. Traduction française adaptée des textes de pochette du coffret La Naissance de Charlot : The Mutual Comedies 1916-1917. Serge Bromberg. Arte France/Lobster Films. Paris : 2013
DVD & Blu-ray :

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