lang : en | fr

Charlot Policeman (Easy Street)

Big mutual 0109
Year :
1917
Cast :
Charles Chaplin, Edna Purviance, Eric Campbell, Albert Austin, Henry Bergman, Loyal Underwood, Janet Miller Sully, Charlotte Mineau, Tom Wood, Lloyd Bacon, Frank J. Coleman, John Rand, William Gillespie, Erich von Stroheim Jr, James T. Kelly
Production :
Mutual
Description :
Les quatre derniers films de la série « Chaplin Specials » produit pour la Mutual sont parmi les plus éclatantes réussites de Chaplin. Alors que les films précédents avaient été produits chacun dans un mois environ, Chaplin prend son temps pour ces quatre là – dix mois au total – ce qui rallongera la durée de son contrat de douze à approximativement dix-huit mois. Pour *Charlot policeman*, son neuvième film pour la Mutual et le plus célèbre de la série, Chaplin fait construire la première de ces fameuses rues en T qu’il utilisera régulièrement dans ses comédies. L’atmosphère et l’aspect de ce coin de rue évoquent le sud de Londres de son enfance (le nom *Easy Street* évoque peut-être « East Street », la rue où Chaplin est né). Néanmoins, la vie à *Easy Street* est tout sauf facile : misère, famine, drogue et violence des rues, autant de sujets – qui préfigurent la conscience sociale de ses films à venir – entremêlés dans « une comédie exquise », comme l’a écrit le lauréat du prix Pulitzer et célèbre critique Walter Kerr, « de l’humour encapsulé dans les rythmes réguliers de poésie amusante. » En 1930, Chaplin expliquera au réalisateur russe Sergei Eisenstein que la scène de *Charlot policeman* dans laquelle Charlot distribue la nourriture contenue dans une boîte à des enfants pauvres comme s’ils étaient des poulets montrait qu’il n’aimait pas les enfants. « Voyez-vous, j’ai fait cela parce que je les méprise. Je n’aime pas les enfants. » Cette remarque ne surprend guère Eisenstein qui dira que ceux qui n’aiment pas les enfants sont souvent des enfants eux-mêmes. En fait, Chaplin est plutôt intimidé et se sent en rivalité avec les enfants. Il écrira à leur propos, « La plupart d’entre eux ont de l’assurance ; ils n’ont pas encore la malédiction de la conscience de soi-même. Et il faut véritablement avoir un comportement irréprochable avec les enfants car ils détectent notre manque de sincérité. » Chaplin chorégraphie en détail toutes les actions de ses films. Sur les tournages des douze films pour la Mutual, aucun des acteurs n’est donc blessé, à l’exception d’un incident mineur dont Chaplin est la victime le 16 décembre 1916 pendant le tournage de *Charlot policeman*. Il s'en souvient : « Dans toute cette série, nous n’eûmes qu’un accident. Cela se produisit pendant le tournage d’*Easy Street*. Alors que je tirais un lampadaire au-dessus de la grosse brute pour l’asphyxier, la partie supérieure de la lanterne se détacha et son bord métallique acéré me tomba en travers de l’arête du nez ; on dut me faire deux points de suture. » L’incident retarde également la production car les pointes de suture l’empêchent de porter un maquillage pendant plusieurs jours. La blessure, l’ampleur de la production et la saison particulièrement pluvieuse à Hollywood contribuent au retard de la sortie du film, qui sera salué plus tard comme un moment charnière dans la carrière de Chaplin. Texte écrit par Jeffrey Vance, adapté du livre Chaplin: Genius of the Cinema (New York, 2003) © 2009 Roy Export SAS. Traduction française adaptée des textes de pochette du coffret La Naissance de Charlot : The Mutual Comedies 1916-1917. Serge Bromberg. Arte France/Lobster Films. Paris : 2013
DVD & Blu-ray :

Learn More...