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Citations de Chaplin


Aider un ami dans le besoin est facile, mais lui donner votre temps n'es pas toujours opportun.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “On a écrit bien des absurdités à propos de ma mélancolie profonde et de mon goût de la solitude. Peut-être n’ai-je jamais eu besoin d’avoir trop d’amis : la célébrité les attire aveuglément. J’aime mes amis comme j’aime la musique, quand je suis dans la disposition d’esprit qu’il faut. Aider un ami dans le besoin est facile, mais lui donner votre temps n’es pas toujours opportun. Au faîte de ma popularité, amis et relations envahissaient ma vie à l’excès. Mais comme je suis tout à la fois extraverti et introverti, quand ce second aspect de mon tempérament prévalait, il me fallait échapper à tout cela. Cela explique peut-être ces articles où l’on écrivait que j’étais insaisissable, solitaire et incapable d’une amitié véritable. C’est absurde. J’ai un ou deux très bons amis qui illuminent mon horizon, et quand je suis avec eux, je passe en général d’agréables moments.” Dans “Mon Tour du monde”, Chaplin écrit : “Personne ne peut trouver le temps de voir tous ses amis et, comme je suis incapable de faire des projets à trop long terme, il ne me reste qu’une solution si je ne veux offenser personne : faire mes bagages et partir.”




Si quelques malheureuses comédies burlesques parvenaient à provoquer un pareil enthousiasme, n'y avait-il pas quelque chose de faux dans la célébrité ?

Extrait de “Histoire de ma vie” : La grande gare de Kansas City était bourrée de badauds. La police avait du mal à canaliser la foule qui s’assemblait dehors. On plaça une échelle contre le train pour que je puisse monter sur le toit et me montrer à la foule. Je me surpris à répéter les mêmes banalités qu’à Amarillo. D’autres télégrammes m’attendaient : accepterais-je de visiter les écoles et les collèges ? Je les fourrai dans ma valise pour répondre de New York. De Kansas City à Chicago, il y avait encore des gens aux stations et dans les champs, qui faisaient des signes au passage du train. J’aurais voulu savourer tout cela pleinement, mais je ne cessais de penser que le monde était devenu fou ! Si quelques malheureuses comédies burlesques parvenaient à provoquer un pareil enthousiasme, n’y avait-il pas quelque chose de faux dans la célébrité ? J’avais toujours pensé que j’aimerais être populaire et maintenant que je l’étais, voilà que, par un étrange paradoxe, je me sentais isolé et en proie à un accablant sentiment d’esseulement.”




Je n'ai pourtant pas eu besoin de lire des livres pour savoir que le grand thème de la vie, c'est la lutte et aussi la souffrance.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “Je ne tenterai pas de plonger dans les profondeurs de la psychanalyse pour expliquer le comportement des hommes, qui est aussi inexplicable que la vie elle-même. Plus que la sexualité ou que les aberrations infantiles, je crois que c’est l’atavisme qui est à l’origine de la plupart des conceptions qui nous guident ; je n’ai pourtant pas eu besoin de lire des livres pour savoir que le grand thème de la vie, c’est la lutte et aussi la souffrance. Instinctivement, toutes mes clowneries s’appuyaient là-dessus. Ma méthode pour organiser l’intrigue d’une comédie était simple : cela consistait à plonger des personnages dans les ennuis et à les en faire sortir.”




Les machines devraient faire le bien de l’humanité au lieu de provoquer tragédie et chômage.

D’une interview avec Flora Merrill, New York World, février 1931 : “Le chômage est la question vitale … Les machines devraient faire le bien de l’humanité au lieu de provoquer tragédie et chômage.” “S’il existe un espoir pour l’avenir, il me semble qu’un changement radical doit se produire pour faire face à ces conditions. Quelque chose ne va pas. Les choses ont été mal gérées pour que cinq millions d’hommes soient au chômage dans le pays le plus riche du monde. Je pense que quelque chose va mal avec nos méthodes de production et nos systèmes de crédit. Je parle bien sûr en tant que profane, comme des milliers d’autres déconcertés devant cette situation très grave.”




Ce n'est pas la réalité qui compte dans un film, mais ce que l'imagination peut en faire.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “… J’étais déprimé par la remarque d’un jeune critique qui avait dit que Les Lumières de la ville était un excellent film, mais que c’était au bord du sentimentalisme, et que dans mes œuvres futures, je devrais essayer de m’approcher du réalisme. Je trouvais qu’il avait raison. Si j’avais su quoi faire, j’aurais pu lui dire que le prétendu réalisme est souvent artificiel, fabriqué, prosaïque et ennuyeux ; et que ce n’est pas la réalité qui compte dans un film, mais ce que l’imagination peut en faire.”




Tous les enfants, sous une forme ou une autre, ont du génie : le tout, c'est de le faire apparaître.

En parlant de Jackie Coogan dans “Histoire de ma vie” : “Il paraît que les bébés et les chiens sont les meilleurs acteurs de cinéma. Mettez un bébé d’un an dans une baignoire avec une savonnette, et rien qu’en essayant de la ramasser, il fera rire toute une salle. Tous les enfants, sous une forme ou une autre, ont du génie : le tout, c’est de le faire apparaître.”




Nos tragédies sont ce que nous en faisons.

Extrait de “Mon tour du monde” : “À mon arrivée [à New York], j’invite le célèbre caricaturiste et écrivain Ralph Barton à m’accompagner en Europe. Il m’avoue qu’il est déprimé et qu’il a tenté de se suicider il y a peu. Pauvre Ralph ! J’invoque alors son amour-propre et clame que je ne me laisserais jamais vaincre par la vie, avant d’ajouter : ‘Rien n’est grave, sauf la douleur physique. Nos tragédies sont ce que nous en faisons.’”




C'est toujours l'inattendu qui survient, dans le cinéma comme dans la vie réelle.

D’une lettre de Chaplin à Hetty Kelly, le 18 juillet 1918: “Chère Hetty, C’est toujours l’inattendu qui survient, dans le cinéma comme dans la vie réelle. Vous pouvez donc imaginer quel plaisir inespéré j’ai éprouvé en trouvant votre lettre ce matin sur mon bureau…




La poursuite du bonheur ne peut se faire qu'à partir de soi et de l'intérêt qu'on porte aux autres.

D’une lettre de Chaplin à Hetty Kelly, le 18 juillet 1918: “Vous souvenez-vous, Hetty, je vous ai dit un jour que l’argent et le succès n’étaient pas tout. A cette époque, je n’avais l’expérience ni de l’un ni de l’autre. Aujourd’hui, je pense que la poursuite du bonheur ne peut se faire qu’à partir de soi et de l’intérêt qu’on porte aux autres.”




J'ai cette qualité d'être curieux de la vie et de tout ce qui nourrit mon enthousiasme.

D’une lettre de Chaplin à Hetty Kelly, le 18 juillet 1918: “Je crois être arrivé à un âge pessimiste de la jeunesse, mais il me reste de l’espoir, car j’ai cette qualité d’être curieux de la vie et de tout ce qui nourrit mon enthousiasme.”




Grâce à l'humour, nous sommes moins accablés par les vicissitudes de l'existence.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “Ma conception à moi de l’humour est quelque peu différente : c’est à mes yeux le subtil décalage qu’on distingue dans ce qui semble être le comportement normal. Autrement dit, l’humour nous permet de voir, à travers ce qui paraît rationnel, irrationnel. Il renforce aussi notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d’esprit. Grâce à l’humour, nous sommes moins accablés par les vicissitudes de l’existence. Il développe notre sens des proportions et nous révèle que l’absurde rôde toujours derrière une gravité exagérée.”




La fortune et l'infortune s'abattent sur vous au hasard, comme des nuages d'averse.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “J’ai eu droit à l’affection, à l’amour et aussi à la haine du monde. Oui, le monde m’a prodigué ce qu’il a de mieux et m’a presque entièrement épargné ce qu’il a de pire. Malgré toutes mes vicissitudes, je crois que la fortune et l’infortune s’abattent sur vous au hasard, comme des nuages d’averse. Sachant cela, je ne suis jamais trop bouleversé par ce qui m’arrive d’ennuyeux, et je suis agréablement surpris de ce qui m’arrive de bien. Je n’ai pas d’art de vivre, pas de philosophie : sage ou fou, il nous faut tous lutter avec la vie. Je chancelle sous les contradictions : parfois de petits détails m’agacent et des catastrophes me laissent indifférent.”




Sage ou fou, il nous faut tous lutter avec la vie.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “J’ai eu droit à l’affection, à l’amour et aussi à la haine du monde. Oui, le monde m’a prodigué ce qu’il a de mieux et m’a presque entièrement épargné ce qu’il a de pire. Malgré toutes mes vicissitudes, je crois que la fortune et l’infortune s’abattent sur vous au hasard, comme des nuages d’averse. Sachant cela, je ne suis jamais trop bouleversé par ce qui m’arrive d’ennuyeux, et je suis agréablement surpris de ce qui m’arrive de bien. Je n’ai pas d’art de vivre, pas de philosophie : sage ou fou, il nous faut tous lutter avec la vie. Je chancelle sous les contradictions : parfois de petits détails m’agacent et des catastrophes me laissent indifférent.”




Il existe une fraternité entre ceux qui veulent passionnément savoir.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “Il existe une fraternité entre ceux qui veulent passionnément savoir. J’en faisais partie. Mais mes mobiles n’étaient pas si purs ; je voulais savoir, non pas pour l’amour de la connaissance, mais pour me défendre contre le mépris dans lequel le monde tient les ignorants. Aussi, quand j’en avais le temps, allais-je flâner chez les bouquinistes.”




Le froid, la faim et la honte née de la pauvreté sont plus susceptibles d'affecter la psychologie.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “Contrairement à Freud, je ne crois pas que la sexualité constitue l’élément le plus important du comportement. Le froid, la faim et la honte née de la pauvreté sont plus susceptibles d’affecter la psychologie.”




Si un gag nuisait à la logique des faits, si drôle qu'il fût, je ne l'utilisais pas.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “Je commençais à me préoccuper de la construction de mes comédies et à prendre conscience de leur architecture. Chaque séquence amenait la suivante, et l’ensemble formait un tout. […] Ces comédies avaient beau être simples et sans recherche, il y entrait beaucoup de réflexion et d’invention. Si un gag nuisait à la logique des faits, si drôle qu’il fût, je ne l’utilisais pas.”




La transition du burlesque au sentiment était une question de nuance et de discernement dans l'arrangement des séquences.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “Gouverneur Morris, écrivain et auteur de nouvelles qui avait écrit de nombreux scénarios pour le cinéma, m’invitait souvent chez lui. ‘Guvvy’, comme nous l’appelions, était un garçon charmant et sympathique, et quand je lui parlai du Kid, et de la forme que prenait le film, le burlesque s’harmonisant avec le sentiment, il me dit : ‘Ca ne marchera pas. La forme doit être pure, ou bien du burlesque ou bien du drame, vous ne pouvez pas les mélanger, sinon un des éléments de votre histoire fera défaut. Nous eûmes toute une discussion à ce propos. Je déclarai que la transition du burlesque au sentiment était une question de nuance et de discernement dans l’arrangement des séquences. J’affirmai que la forme prenait existence après qu’on l’avait créée, que si l’artiste concevait un monde et y croyait vraiment, quels qu’en fussent les composants, ce monde serait convaincant. Bien sûr, cette théorie ne s’appuyait que sur mon intuition. On avait connu la satire, la farce, le réalisme, le naturalisme, le mélodrame et la fantaisie, mais le burlesque pur et le sentiment, les constituants du Kid, c’étaient une sorte d’innovation.”




Le point de vue le plus simple est toujours le meilleur.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “L’intellectualisation de la ligne et de l’espace, la composition, le rythme, etc., tout cela est bel et bon, mais n’a pas grand-chose à voir avec le fait de jouer, et est susceptible de tomber dans le dogmatisme sec. Le point de vue le plus simple est toujours le meilleur.”




Le métier d'acteur exige avant tout de la sensibilité.

Extrait de “Histoire de ma vie” : “Je ne crois pas qu’on puisse enseigner à jouer la comédie. J’ai vu des gens intelligents en être incapables et des imbéciles jouer fort bien. Mais le métier d’acteur exige avant tout de la sensibilité.”




"Le dessein de l’art ... est d’intensifier les sensations, les couleurs, les sons."

Extrait de “Mon tour du monde” : “Je préfère penser que le dessein de l’art – si tant est qu’il en ait un – est d’intensifier les sensations, les couleurs, les sons et de donner ainsi à l’artiste un plus large éventail pour exprimer la vie plutôt que de la réduire à sa dimension morale.”